MUKHERJEE Abir – Liana Levi
Calcutta, 1919. Le capitaine Wyndham enquête sur le meurtre d’un gentleman retrouvé égorgé, ainsi que sur l’attaque d’un train où rien n’a été dérobé ! Y-a-t-il un lien entre les deux affaires ? La police va avoir maille à partir avec les services secrets dans un contexte pré-insurrectionnel alors que l’Empire des Indes est au bord du gouffre.
Calcutta, son atmosphère moite. Un inspecteur, fraîchement débarqué d’Angleterre enquête sur l’assassinat d’un haut fonctionnaire proche du vice-gouverneur. Colonialisme, divisions hiérarchiques, terrorisme, corruption… en sont la toile de fond pour nous éloigner de la vérité.
L’action se situe juste après la première guerre mondiale vers 1920. C’est le moment où Gandhi conteste la loi Rawlatt de 1919 imposée par la puissance coloniale britannique (arrestations arbitraires, incarcérations sans jugement. ) et se convertit à la non-violence suite à des manifestations durement réprimés au Pinjab. Sen, l’un des personnages de ce roman représente ce passage des actions violentes à la non-violence.
La traduction française du titre original « The Rising Man » (L’homme qui s’élève) est étonnante car l’attaque du train – plus vendeuse (?) – est juste un simple épisode dans le déroulement de l’action.
Se lit d une traite , l atmosphère poisseuse de l Inde avant son indépendance ,les personnages sont bien campés , trés bonne lecture .
Le début est aussi joli qu’intéressant à travers le regard du héros qui découvre la ville de Calcutta mais aussi l’Angleterre coloniale, dont le fonctionnement ne va pas sans l’interloquer bien que, vétéran de la guerre de 1914 1918, il se soit cru revenu de tout.
Avec finesse et non sans euphémismes et sous-entendus, l’attitude des Anglais en Inde est largement remise en cause, nous sommes en Avril 1919.
L’intrigue semble alors bien menée et le ton sonne juste.
Et puis les fausses pistes et les ellipses du récit se multiplient, si bien que ce qui est présenté comme la résolution de cette affaire apparaît bien compliqué et finalement peu crédible (à la fin il faut revenir en arrière pour bien comprendre l’ensemble) cependant que le contexte devient simpliste. L’œuvre manque d’une relecture attentive.
Le livre souffre aussi d’une traduction qui sonne peu français en lien avec une structure de phrase directement tirée de la phrase anglo-saxonne sans compter des inventions linguistiques comme le « creusage » (page 300). On se demande aussi pourquoi le titre français a si peu à voir avec le titre anglais (Rising man) et surtout avec le cœur de l’intrigue. Quant à la quatrième de couverture, elle donne une idée inexacte du livre.
Ce genre de problèmes (structure faiblarde) traduction déficiente qui va jusqu’à déposséder le livre de son titre, quatrième de couverture bâclée) nuit beaucoup si bien que ce petit livre glisse de la catégorie « sympathique à lire » à celle, nettement plus négative, de « peu crédible et mal écrit ».
Dommage.