15 ⸱ Le pays des autres
L. SLIMANI
SLIMANI Leila – Gallimard
Hiver 1944, une jeune alsacienne tombe sous le charme d’un Marocain engagé dans les forces françaises. Ils se marient et reprennent une ferme près de Meknès. Mais la terre est ingrate et tandis qu’Amine s’épuise au travail, Mathilde très isolée, rêve d’un ailleurs. Des personnages denses, forts, un soleil impitoyable, un climat qui s’alourdit et bientôt la famille et le pays qui se déchirent.
Passionnant de découvrir la vie d’une française catholique mariée à un marocain musulman dans la période post 2ème guerre mondiale et précédent l’indépendance, au fin fond du Maroc. Note 4
J’ai aimé ce roman, l’auteur raconte avec talent l’immersion d’une jeune fille de Lorraine dans un village reculé du Maroc et sa vie dans le pays des autres. Chacun dans ce roman habite le pays des autres, les femmes celui des hommes, les marocains celui des français, les français celui des marocains, les enfants celui des adultes… L’intégration est un sujet à la mode, il ne se démode pas. C’est aussi un roman sur la fatalité, fatalité à laquelle les femmes paient une fois encore le prix fort.
Note 4
–
Très beau livre, je recommande !
C’est juste passionnant !
À travers ce roman, Leïla Slimani nous trace un portrait à la fois véridique et terrible de tout ce qui oppose les êtres humains entre eux : colons et indigènes, certes, mais aussi musulmans et chrétiens, hommes et femmes, jeunes et vieux. De plus, elle situe son action dans la période qui précède l’indépendance du Maroc, où toutes ces oppositions prennent une plus grande ampleur. Le passage d’un personnage central à une autre nuit un peu à l’unité de l’action, mais l’ensemble reste un ouvrage très attachant que j’ai eu plaisir à relire. Note : 4
Sa grand-mère était alsacienne et son grand-père marocain et soldat de l’armée française, là débute probablement la genèse de ce roman de Leila Slimani dont la mère est médecin et le père était banquier et ministre de l’économie du roi Hassan II.
Une écriture simple et vivante pour décrire un quotidien très, très dur pour les femmes : une alsacienne qui tente une intégration illusoire et des femmes recluses et soumises, des adolescentes rêveuses d’un autre monde…
La trop brève description du mariage musulman où la femme est totalement ignorée par les hommes (l’adoul, notaire musulman et le mari) ou mariée contre sa volonté – pourquoi demander son accord… (?) – est hallucinante.
Cette réalité d’hier est telle toujours encore d’actualité pour beaucoup de femmes musulmanes?
La fin du roman sur fond d’événements vers l’indépendance du Maroc laisse penser à une suite.
J’ai devoré ce livre passionnant plein de soleil et surtout de questions sur les choix de vie
sur les positionnements politiques difficiles, sur la place de chacun dans la societé
Beau temoignage de cette vie sur le fil entre 2 pays !
Belle peinture sociale décrite avec un style superbe. Par petites touches, l’auteure décrit les contraintes liées aux traditions religieuses qui s’opposent de plus en plus au fil des pages entre le mari, officier spahi marocain peu religieux et plus absorbé par la mise en valeur du pauvre domaine que lui a laissé son père et sa famille : mère, frère rigoriste, nationaliste et sœur qui veut s’émanciper. Sa femme française, l’héroïne du récit est seule et isolée dans ce climat où, avec une situation financière fragile, se profile au cours de ces années 50 l’indépendance du Maroc.
Note 4
Leila Slimani maitrise l’art de descendre au plus profond des âmes de ses personnages, qui ne sont jamais des victimes, et dont les passions ne sont pas uniquement faites de tristesse.
Il y a ici, dans ce « Pays des autres », un combat vers une certaine transcendance, un refus d’être livrés aux mains d’une fatalité toute puissante.
Elle observe. dissèque, construit et livre.. puis réussit à nous embarquer dans son univers.