En dérivant avec Ulysse
J-P. MARI
Jean-Paul Mari – Jean-Claude Lattès
En suivant les traces d’Ulysse de retour de Troie, Jean-Paul Mari, grand reporter, nous parle de la Méditerranée contemporaine, de ses ombres et ses lumières, des hommes et des dieux, des conflits, des migrants, de la crise grecque… Et comme le dit Achille aux enfers, « Rien ne vaut la lumière de la vie ».
Encore un de ces livres qui référence sans cesse des lieux et des évènements qui me sont inconnus. Je ne sais pas ce qui m’agace le plus : d’être sans cesse confrontée à mon ignorance ou bien d’être obligée d’y pallier continuellement avec mon ordinateur et Internet, ce qui en soit détruit tout plaisir de lecture. Même la carte minuscule fournie à la fin du livre ne sert strictement à rien, les lieux n’y figurent pas tous. Heureusement qu’il y a Google…
L’auteur nous livre une vision très noire et pessimiste de la méditerranée reliée à de nombreux reportages qu’il a effectués sur la détresse humaine dans cette contrée. Malheureusement sans explication du contexte, les faits restent éloignés, froids, impalpables, répétitifs et bientôt on en a assez de cette noirceur sans la moindre ébauche de solution ou d’espoir.
J’ai abandonné après cinquante pages tellement ce bavardage m’ennuyait
Je me suis vraiment laissée portée par ces escales
et les liens entre Le passe et Le present.
Une carte un peu plus précise et mieux présentée
Me semblerait un “plus ” non négligeable
De ce long voyage d’Ulysse, notre auteur a finalement choisi quelques étapes qui l’ont particulièrement marqué, passant très vite sur les autres. À dire vrai, Ulysse est assez vite oublié à chaque fois, pour laisser place à une longue description de la destruction des sites par la guerre, la pollution ou même les séismes et les effondrements de terrain. Ce voyage devient une longue plainte sur toutes les catastrophes de notre temps qui défigurent cette Méditerranée qu’il dit chérir. Une lecture assez pénible qui ne tient pas ses promesses. Note : 3
Formidable réflexion, par le biais de l’Odyssée, sur ce qui fait un homme, doublée de magnifiques pages d’amour à la Méditerranée. 5
En prenant appui sur le trajet d’Ulysse en Méditerranée, l’auteur Jean-Paul MARI nous livre une brillante et passionnante réflexion sur la Méditerranée d’hier (Pompéi, création de Naples) et d’aujourd’hui (les migrants, la mafia sicilienne…). Note 4.
Un peu déçu par les dérives permanentes du récit. L’idée de suivre l’itinéraire de l’Odyssée n’est pas nouvelle et l’auteur a sûrement chercher une approche originale : cela marche pour certaines étapes où l’on se retrouve dans la guerre de Troie ou celle des Dardanelles, c’est plus confus quand ce sont les souvenirs de reportages de l’auteur ou ses digressions sur la mémoire. Même si tout cela est très bien écrit !
Note 3
Le meilleur livre de l’année à mon humble avis.
Quel plaisir de flâner en Méditerranée avec tous ces personnages et sites éblouissants.
Le style magnifique offre une lecture de grand luxe .
Je ne comprends rien à ce livre que j’abandonne très vite .Note “pas lu par manque d’attrait”
EM DÉRIVANT AVEC ULYSSE – Editions JC-Lattès 2018
Jean-Paul MARI
« Heureux qui comme Ulysse, a fait un beau voyage ». Si, si sur le banc de ma « Seconde » quand il fallait apprendre par coeur Du Bellay et bien d´autres poèmes du XVIème siècle.
Lire c´est donc voyager, sans compter les kilomètres, ni le temp que l´on y met, où il n´existe pas de frontières ni de restrictions sanitaires.
Jean-Paul MARI, communique par l´estomac, puisque ce qu´il dit(ou devrais-je dire, ce qu´il écrit) ne sort par de sa bouche ou de ses doigts mais bien de ses trippes! Ainsi, il n´est pas difficile de suivre ses pas et ce, dès les premières pages: qui n´est pas curieux de redécouvrir pour la énième fois, la grande « ruse », que fût le Cheval de Troie?
Revoir la Héllade en arpentant les plages, directement des galères ou pourquoi pas, d´un radeau, c´est suivre son fil d´Ariane et pas exclusivement pour l´île de Crète.
Plus vite que la lumière, puisque par la pensée, le lecteur est catapulté de trois mil ans : la vision atroce du corps d´Hector arrimé à l´attelage de chevaux au galot au cimetière des poilus, au détroit des Dardanelles, où tous les soldats sont inconnus, puisqu´ensevelis sous les eaux, par des mines ou des gros canons, du jeune Kémal Attatürk ou encore du nombril du monde, Hellespont, au coeur de la Méditerranée à guetter l´approche d´un Zodiac surchargé de miséreux.
Mais l´odissée continue puisque Ulysse dérive jusqu`aux bordures de la « Mer du Milieu » juste avant d´atteindre l´océan(Atlantique).
Attiré par une déesse, il se réfugie sur un rocher, retenu là par l´amour de la sylphide, Calypso, de qui il se délivre pour aller vers son amour de toujours, Pénélope à Isthaque.
Seul bémol : j´avais imaginé que l´Ulysse d´aujourd´hui aurait fait escale aux ruines de Tipasa, lui qui est venu au jour tout près de là, trop proche de cette Méditérranée, qui a fait partie de sa vie, lui l´auteur.
Un langage de « grand reporteur », très cultivé, et beaucoup de vocabulaire.
Sur les “pas” d’Ulysse, l’auteur raconte sa Méditerranée : terre qui tremble, mer qui engloutit, litanie de malheurs et de naufrages, de cruautés abyssales des hommes pour leurs semblables, de fractures, de souffrance, d’ amnésie … comme un mauvais sort que le temps n’abolirait jamais, et que les cohortes de miséreux qui sombrent avec leurs rafiots de caoutchouc entre Lybie et Lampedusa nous disent l’actualité. Jean-Paul Mari vit du côté des “agissants”, reporter de guerre, humanitaire, le lecteur comprend au travers du récit le prix qu’il paie pour une vie d’engagements. Avec un talent d’écriture remarquable, il mêle passé et présent, histoire, géographie et philosophie, littérature et poésie … un extrait de notre bouillon de culture occidentale, dont vraisemblablement nous n’avons pas fait notre meilleur profit. A lire absolument, parce que c’est passionnant, riche d’enseignements et que le soleil de Méditerranée brille quand-même à toutes les pages.